SAINTE PENELOPE
Ceux qui me connaissent, ceux qui me lisent, ceux qui gravitent autour de moi, vous savez. Pour les autres me voilà percée à jour. J’adore associer les « Saints » des jours aux moments forts de ma vie. J’ai nommé tellement de choses grâce à ce calendrier, « Alphonse la Défonce » pour mon cathéter de chimio, « Telma » mon Tomo de radiothérapie…
Ce qui me permet finalement de garder les dates en mémoire, et d’humaniser ce qui est parfois si impalpable.
Aujourd’hui, je me suis amusée à retravailler, autour des prénoms, mon texte que j’écris depuis plusieurs jours. Bonne lecture.
Mercredi 20 mai- Saint Bernardin
« Bernardin, dérivé diminutif de Bernard, du germanique Ber, ours et hard ; Hardi ».
C’est fou ça ! J’adore ! Vous vous souvenez de mon texte « Un Valentin à Berlin », Bernhard ce garçon pour qui je prendrai bien un avion juste pour passer un peu de temps avec lui. Et cette « traduction d’ours hardi », mais c’est tout moi. Je sors de ma tanière, l’hibernation est terminée. Paris, attention me revoilà. Et c’est comment votre déconfinement ? Parce que pour Pénélope c’est pas mal du tout. Cette parenthèse était assez troublante non ? Aujourd’hui je me suis désinscrite de tous les sites de rencontres. Saturation, écoeurement, lassitude. Notons cette date.
Mercredi 3 juin- Saint Kevin
« Origine celte et irlandaise venant de la transcription en anglais du nom gaélique Caoimhín ou Coemgen qui signifie « bel engendré », « beau garçon » en vieil Irlandais. »
Ce mercredi a été assez troublant. J’avais besoin de voir ce garçon qui m’a fait « courir». Besoin de vérifier qu’il n’était pas juste un mirage. Alors voilà je ris, à la Saint Kevin, JoliSourire et moi, on a fait l’amour. La blague. Cette journée va trop bien avec ce prénom. Pas de préjugé, mais enfin voilà. Quand deux jours plus tôt j’ai cette discussion très sérieuse avec mon fils sur les prénoms et leur influence sociale. « Kevin » non mais fallait que je me prépare, mon fils à un prénom très classique d’origine grec, juste pour vous situer mon état d’esprit. Ok, il y a des exceptions ; il y en a toujours. Mais moi qui adore étudier le côté sociologique, je suis pliées de rire, Kevin quoi.
Aujourd’hui, j’ai juste un petit mot à lui dire à JoliSourire, puisqu’il lira sans doute cela. Ben oui je m’étais vraiment fourvoyée et j’avais même parlé de mon blog à ce Sébastien. Appelons un chat un chat. J’aurais dû m’en douter avec un prénom pareil (c’est celui de mon ex) qu’il devait y avoir un loup. Oh, je vous vois bondir les « Sébastien », « On n’est pas tous pareil, c’est assez facile de tous nous mettre dans le même panier ». J’attends l’exception qui sortira du lot, pour publier un démenti !
Alors, il bloque mon numéro pour que sa femme ne tombe pas sur mes messages. Il décide de me débloquer pour m’écrire. Il « maîtrise » et « domine » cette relation. Je souris en écrivant. Car je devrais ajouter un « il pense », ou un « il croit »… à cette phrase. Il est quand même culotté non ?
Bon, il a eu ce qu’il voulait, et moi aussi pour être honnête. Car il m’était impossible de ne pas le voir, de ne pas me glisser dans ses bras, de ne pas voir ce que je pouvais ressentir avec lui. Moment intéressant. Je passe ici pour lui donner deux trois conseils. Je pourrais utiliser des biais plus directs et moins discrets. Mais comme me l’a dit Clark, il a de la chance d’être tombé sur moi. Je pourrais tellement foutre le bordel dans sa vie (bon ok j’en rêve et qu’en j’ai un peu bu… j’en suis même à deux doigts...). Mais tellement de bordel. Seulement je ne suis pas de cette trempe là. Je suis une maîtresse discrète et tellement libre, que faire du mal serait une perte de temps. Et franchement, le temps il est trop précieux non ?
Alors pour résumer, messieurs, si vous prenez une maîtresse. Soyez honnête.
On repère vite les mecs qui ne vous écrivent pas entre 20h et 23H. Puis qui sont dispo tard le soir. Les mecs qui n’écrivent pas, ou très très peu le week-end. Les mecs qui envoient des photos d’eux quand ils sont partis courir (donc loin de leur femme). L’argument de la diète d’écran ne marche pas non plus pour justifier 24h sans réponse à nos SMS. C’est même se foutre, sans délicatesse de notre gueule. Soyez honnête, assumez ou foutez nous la paix.
Et puis, si vous passez le cap. Si vous venez sous ma couette, sous la couette d’une femme qui acceptera de ne pas être « la seule ». Soyez attentif. Car toutes les femmes ne sont pas si peu rancunières quand on se joue d’elles. Tes derniers messages JoliSourire, me laissent d’autant plus perplexe finalement. J’hésite entre te définir comme un débutant ou un manipulateur. Une maîtresse ça se cajole un peu. Ça se flatte. En tout cas moi, je mets cette distance juste et douce avec mes amants. Si tu veux jouer, dominer, passe ton chemin.
Tu m’as demandé il y a peu, si tu serais dans mon livre. Alors pas le premier, mais vu le thème du deuxième il y a de fortes chances que tu aies un chapitre dédié.
Vendredi 5 juin- Saint Boniface
« Du latin bonifacius « celui qui a bonne face » ou encore « bonus », bon et « fatum » destinée. »
Katherine est venue nous chercher à la gare de cette ville ligéroise où maman et elle habitent toujours. Cette ville où j’ai grandi. Nous faisons avec mon fils une surprise de « déconfinement » à mamie, à maman. Katherine est notre chauffeur gare/maison. Pas de UBER ici #parisienne. Katherine s’est un peu une maman, ma maman de cœur. Je l’aime tant. Quand je l’ai vu en arrivant, j’ai su. Elle avait la tête de ceux qui doivent sourire et qui portent une nouvelle explosive. Putain de cancer.
Arrivés chez maman, la surprise passée, on a sorti les verres, le rhum et on a écouté. Mon fils était dans la chambre, accroché à sa tablette (merci Fornite), nous autour de la table. Je l’ai déjà dit, mais putain de cancer. Tu as rendez-vous le 9 juin à 15h pour connaître ton protocole, j’ai rendez-vous le 9 juin à 15h15 pour terminer ma reconstruction. Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Je te passe le relais et je serai là pour la prochaine course. Quand tu veux, où tu veux … Tu es plus forte que tout ! Ce combat tu vas le gagner. Tu dois aller en Irlande non ? Alors accroche-toi douce Katherine et compte sur moi !
Dimanche 7 juin Saint Gilbert
« Anthroponyme masculin, forme contractée d’un plus ancien Giselbert ou Gislebert, nom de personne germanique formé à partir de deux éléments germaniques gisil, gisel, « hampe de flèche » ou gisal, gisel « otage » et berht « illustre » « brillant ».
C’est la fête des mamans. C’est commercial, c’est ridicule. Mais c’est une bonne façon de rassembler les familles. Nous nous sommes retrouvées mes soeurs et moi, avec maman et nos garçons. Bonheur. Douceur.
Mardi 9 juin- Sainte Diane
Dans la mythologie romaine. Diana était la déesse lunaire. Son nom signifie « lumineuse ».
Doux bonheur de commencer cette journée du 9 juin, bercée par Bob Marley, à la terrasse du Siempre en attendant l’heure de mon rendez-vous avec ma kiné. Aujourd’hui je termine et je tourne la page de cette reconstruction, en reprenant mes habitudes de parisienne. Un café, un croissant, une terrasse. Je pourrai bientôt relever le menton et laisser mon nouveau karma s’emparer de moi. Mon fils se moque trop souvent de moi avec son « mauvais karma là, maman ! » lancé sur un ton moqueur assez souvent. Tendre blague entre nous. Il faut dire que j’en ai accumulé des merdes.
Cette journée restera marquée un bon moment dans ma tête, dans mon cœur et sur ma peau. Deux nouveaux tatouages ont pris place sur mon buste. Un cancer aux deux seins à fait exploser ma vie il y a un peu plus de 3 ans. Aujourd’hui, ce chirurgien plasticien redessine mes aréoles. Quoi ça ? Et bien oui mon téton droit a été « décapsulé » deux fois, une fois pour permettre d’aller enlever 1/3 du sein emprisonné dans cette masse cancéreuse, recousu, puis de nouveau découpé un an plus tard pour tenter une greffe sur le mamelon gauche, qui lui est une sorte de pli du lambeau de mon ventre qui a été greffé. Je vous ai perdu. Désolée. Bon et bien ce rendez-vous qui a été déplacé, redéplacé et encore reredéplacé. Suite à ce confinement fou, a pu enfin avoir lieu. Ce soir je suis l’heureuse propriétaire de deux nouveaux tatouages… j’ai doublé la mise d’un coup ! Passer de 2 à 4. Mes nouveaux tétons sont top, ils me plaisent. Presque autant que les originaux. Il me reste encore un peu de colère mais je me sens bien plus légère ce soir.
Mercredi 10 juin- Saint Landry
« Issu du germain « land » et « rik » il signifie terre puissante »
Passer mon après-midi dans cette ancienne maison close parisienne, transformée en hôtel dans ce quartier parisien qui a vu s’éveiller mon amour pour Paris. Quel bonheur de retrouver Clark, sa douceur, ses mains, ses mots. S’abandonner avec lui est si bon. Je photographie toujours les chambres d’hôtel de mes rendez-vous amoureux. Je repense à Sophie Calle, à son travail, à ses photos d’hôtels. L’illustration de ce texte est un dessin accroché dans cette chambre du 3ème étage. Parfaite métaphore du moment, les seins et la coiffe.
Jeudi 11 juin – Saint Barnabé
« Ce prénom vient de l’hébreux bar et naba « fils de consolation ». »
Mercredi 17 juin – Saint Hervé
« Origine bretonne qui correspond aux racines celtes haer (fort) et ber (ardent) » .
Réactivation de mon compte TINDER ! J’aurais tenu un mois. Pas mal comme sevrage. A peine mon profil mis à jour et BAM je reçois un super like associé à un message ! Ça redémarre fort. Marié ? Célibataire ? Qui tente les paries ? Mon karma il en est où ?
Vendredi 26 juin – Saint Anthelme
Du germanique, and, fin, extrémité, -helm, casque, protection.
Pas mal de terminer ce texte avec ce prénom. Belle image.
Ce matin j’ai désactivé Tinder. Oui, ENCORE. Finalement deux Crush, celui du 17, qui ne semble pas pressé de me rencontrer ; cela me rend un peu dubitative. Et un autre garçon qui a matché hier avec moi. Nous avons quelques points communs gastronomiques qui me plaisent pas mal. A suivre donc. Il me reste une dizaine de jour à Paris, on verra si l’un d’eux trinque avec moi.
« Pénélope » est inspiré du terme grec pênelops qui désigne une espèce d’oie sauvage.
Pénélope s’envolera donc dans la chaleur d’un début de juillet, et elle compte bien finalement rester un peu sauvage.
Pure folie de coïncidences encore, la Saint Pénélope est le 18 août, et c’est à cette date que je vais avoir la réponse de notre financement ERASMUS, qui est traité sur la plateforme Pénélope+.
Il me colle à la peau ce prénom. Reste a trouver Ulysse. Quoi que, attendre et tisser patiemment est ce vraiment ce que je veux ? Je propose de moderniser un peu tout ça. Qu’en pensez-vous ?
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