CONFINEMENT, PRINTEMPS, AMANTS
C’est fou ce tourbillon qui nous aspire. J’ai eu du mal à écrire depuis quelques semaines, la pression au travail était forte, mes nouveaux projets me rendaient folle. Et puis le COVID s’est installé dans mes poumons. J’ai essayé de mettre un peu les choses en ordre depuis que je respire mieux, mes écrits s’étouffaient presque autant que moi jusqu’à lundi. Mais me revoilà.
Moi qui aime tant Paris, les bars, l’agitation de la ville, je suis servie. Bon j’ai souris quand j’ai lu mon premier texto post annonce du confinement: « Comment tu vas faire toi sans bar, ni restaurants ? ».
Elle n’avait pas tord cette amie. Sur le coup je me suis même dit un instant que j’allais trouver des restaurants cachés. Mais très vite, je me suis raisonnée; il a fallu vraiment peu de temps en fait pour que la raison prenne le dessus. Aussi vite pensé qu’oublié. C’est un moment difficile mais on doit faire cet effort là. Est-ce vraiment un effort si difficile finalement pour moi. J’ose vous jouer la légèreté. Pour une fois.
On est tous dans le même bateau, et quand je dis tous, je vois large puisque le Monde entier est embarqué. Nous traversons tous une tempête folle et nous devons nous adapter, trouver des forces pour avancer et ne pas boire la tasse.
Mon fils et moi on a traversé plusieurs belles tempêtes depuis 3 ans, et on été seuls dans notre coquille de noix. Même si nos amis étaient là. Personne ne vivait vraiment nos tempêtes. Notre petite embarcation était fragile. Il a toujours été là, j’ai toujours été là. Mon mât, c'était lui. Celui sur qui je pouvais accrocher ma voile, pour faire avancer ce navire ; celui à qui je pouvais m’accrocher quand la houle était trop forte. Alors oui, on a été secoués si fort tant de fois, mes cancers aux deux seins, l’ablation invasive, les chimios nauséeuses, les séances brulantes de radiothérapie, les vacances annulées, la vie explosée, le papa qui quitte le navire en pleine tempête, un déménagement soudain, une nouvelle école si peu accueillante, des nouveaux amis enfin, une nouvelle vie toute douce, de nombreuses opérations très lourdes pour me « reconstruire », du temps passé seule chez nous, coupée du monde, coupée de ma vie, mais toujours avec lui, là à côté, droit comme un mât. Alors oui, pour le moment ce confinement ne me paraît presque pas difficile. J’oserai même vous dire que je suis apaisée. Evidemment, il a commencé par une tempête lui aussi, le COVID s’est emparé de mes poumons dès les premiers jours. J’ai eu peur, puis c'est passé; mon fils a toujours peur lui. Pas un jour sans qu’il ne me regarde, et ne me dise avant de se coucher, « Tu ne vas pas mourir maman »… Saloperie de vie. Il est bien trop jeune pour penser si souvent à la mort de sa maman. Alors oui, c’est difficile pour certains de rester chez eux, ils comprendront plus tard, trop tard surement, la valeur de la vie. Mon fils me rend si forte. Je devais me faire tatouer, le 18 mars. La cerise sur le gâteau, le tatouage qui aurait mis le point final à cette reconstruction post cancer. Mes aréoles attendront. Je ne suis plus à deux ou trois mois près. Bon après une longue soirée de rigolade mon fils, qui aura 11 ans bientôt; il m’a très sérieusement dit : « Tu devrais te faire tatouer des Covid-19 à la place des aréoles maman ». Non mais je n’en peux plus tellement je ris encore. Il est incroyablement drôle non ? Mais on a vite balayé cette idée quand même.
Bon j’avoue secrètement que dans ce confinement si paisible, il me manque un truc. Vous allez me trouver légère, je m’en fiche un peu finalement. Mais c’est difficile de ne plus voir mes amants, de ne plus avoir de contacts physique, de ne plus jouir. Avant cette tempête j’avais pris un peu de recul avec l’un d’eux qui avait du mal à trouver du temps pour moi, me sollicitant pourtant sans cesse, mais n'honorant jamais nos rendez-vous. Il est revenu vers moi en début de semaine. Avalanche de messages… bonheur… je lui manque. Lui qui est confiné avec sa si belle famille, dans sa si belle maison de banlieue parisienne.
Bonheur vous dis-je.
Un autre avait lui décidé de ne plus me voir, son texto du 4 mars était mignon ; il est amoureux de sa nana et ne se sentait pas très bien à l’idée de la tromper encore. Zut! Dommage, lui et moi on est tellement compatible sexuellement que je me suis dit que j’allais le regretter… et puis j’ai souris en relisant ses mots, je me suis souvenue que ce petit coup de culpabilité il l’avait déjà eu. Et bien BAM, j’avais raison de sourire, le boomerang australien a fait un retour bien plus rapide que prévu… le confinement avec sa chérie ne doit pas être si chouette que ça …bonheur… je lui manque trop, ses messages sont justes fous.
Bonheur vous dis-je.
Celui qui me manque follement à moi, c’est mon bel expert comptable. Je vais l’appeler Clark ça lui va bien ce prénom et cela sera plus simple. Lui et moi on échange quotidiennement, on devait se voir, juste avant que tout soit bloqué. Loupé cette fois-ci. J’ai quand même hâte de savoir dans quel hôtel il comptait m’emmener, je n’ai pas osé lui demander encore. On apprend à se découvrir différemment depuis trois semaines et nos échanges épistolaires sont assez agréables … bonheur… J’imagine nos retrouvailles sans peine.
Bonheur vous dis-je.
Je trouve cette période fort intéressante finalement. Un peu de patience, chères amies célibataires. L’explosion des divorces sera notre cadeau post confinement. On aura tellement de choix qu’on va passer un été fou.
J’ai un retour incontrôlé en ce moment de mes différents Matchs de sites de rencontres très variés, ceux que j’ai rencontré avant tout ce petit bazar. C’est l’avalanche de textos. Je souris.
J’ai relu ce matin mon article « Regarder le ciel », il s’avère que l’on peut retrouver des points intéressants dans les prédictions.
Le magazine AVANTAGES de Janvier 2020 disait « Belle période sur le plan affectif (venus en gémeaux) avec vos enfants et artistique, d’avril à août ». Vous croyez qu’ils avaient vu que je passerai trois mois à faire des ateliers peinture, lecture, DVD… avec mon fils ? Passons. Pour le COSMOPOLITAIN de décembre-janvier 2020 nous allions « Poser les bases d’une belle relation du 4 avril au 12 mai » Génial on est le 4 avril ; mais aidez-moi, on pose comment les bases d’une relation quand on est cloitré chez soi… Petite idée du jour après avoir entendu sonné mon téléphone ce matin « vous avez un nouveau Match »… Tinder se rappelait à moi. Moi, du coup dix minutes après, j’ai réactivé Happn. Tant qu’a poser des bases autant chercher autour de chez moi. Je peux pas aller au delà d’1km comme vous tous. Bon alors j’ai eu deux Crush très vite, avec Jolisourire et Sweetdolce. Faudrait leur dire que leurs pseudos sont nazes non ? Les deux n’avaient pas de photos de leur tête, oui je suis une aventurière. Jolisourire m’a vite envoyé une photo par message, pas mal du tout, je lui ai proposé un apéro viso. Un premier rendez-vous face à un ordi c’est étrange, mais vu les circonstances cela m’a paru plus simple. Pas envie d’échanger trois plombes par textos avec un mec qui ne sait peut être pas aligner trois phrases correctes. Il a pris peur je crois, il ne m’a pas répondu. Pour le second j’ai craqué pour sa photo d’abdos, ben oui je suis confinée alors je profite comme je peux, sa deuxième photo était… ma copine La Tour Eiffel… Voilà, voilà, il m’en faut peu pour liker un profil finalement dans cette période étrange. Passons encore une fois. Nos échanges continuent ce soir, il cherche un truc un peu fou, besoin d’adrénaline apparement; il me propose de faire l’amour avec un inconnu (lui) les yeux bandés… J’ai décliné mais il s’accroche. Il me laisse des messages vocaux courts sur Whatsapp, je crois que c’est la première fois que je trouve une voix si excitante. Le confinement me rend complètement inconscient. C’est bon. En même temps, je ne risque finalement pas grand chose.
Les prévisions annuelles du site internet du magazine ELLE, disaient qu’au printemps , pour les « Célibataires (…) venus vous envoie un Taureau qui ne vous laisse pas indifférente (…) Malgré votre envie de liberté vous céderez peut être à l’appel du cœur cette saison, qui sait ? » … Zut j’aurai du demander à Jolisourire s’il était taureau c’était peut être finalement mon appel du cœur, et j’ai tout griller en allant trop vite avec mon invitation Facetime.
Je vous passe les messages du garde du corps d'une ancienne ministre. Au chômage depuis quelques semaines, avec qui j’ai passé un très très bon moment il y a quelques mois, et qui m’a recontactée hier. Et que dire de Bernhard, le bel allemand rencontré à Berlin en février, qui m’a écrit cet après midi après presque deux mois de silence. Et puis il y a ses messages de Marc ce gentil informaticien, avec qui j’ai passé une très bonne soirée, jusqu’à ce qu’il m’explique vivre encore avec sa femme, pour ne pas perturber les enfants.
Ce confinement est finalement très intéressant.
J’avoue ici que le premier qui sonnera à ma porte après cette bataille sera très très bien reçu.
La vie est belle mais bien trop courte.
RESTEZ CHEZ VOUS... et pensez tranquillement à l'après.
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