FAIRE DES RICOCHETS
Quoi
de mieux que le Café de l’Homme pour écrire sur les HOMMES.
J’ai
encore fait de beaux échanges cette semaine.
La vie est percutante, douce, romantique et très « masculine » en ce moment.
La vie est faite de
rencontres, de ricochets. J’ai toujours un petit galet dans ma poche, faire des
ricochets est palpitant.
Jeudi,
je voulais aller au vernissage du Palais de Tokyo, après cet apéro copines dans
mon quartier. Mon impatience a eu gain
de cause. J’adore ce lieu, mais je déteste attendre. La longue file d’attente
sur le trottoir m’a découragée. J’ai patienté 10 minutes, et puis j’ai fait
demi-tour. Direction le Trocadéro pour trouver un lieu où écrire. Première tentative
au Palais de Chaillot, portes closes, le bar ne doit être ouvert qu’aux
spectateurs, je me souvenais avoir été au café de l’Homme il y a plus de 10
ans, avec Raphaël quand je le gardais le mercredi. Il allait faire du Krav Maga,
prenait des cours de piano dans le quartier ; on venait prendre une crêpe
sur le parvis et un chocolat chaud ici. Il était en 6ème, il a plus
de 20 ans aujourd’hui, il est musicien à
Los Angeles maintenant. C’est un jeune HOMME. Son papa est un HOMME précieux,
que j’espère recroiser bientôt. Un HOMME avec des valeurs fortes, qui m’a donné
à réfléchir sur la vie. Je l’ai rencontré, lorsque je travaillais au Café de la
Jatte. Il était là, un dimanche en famille, pour déjeuner. Premier ricochet.
Premier
souvenir avec ce lieu, le café de l’Homme, qui a bien changé, depuis l’aménagement
du nouveau musée. J’ai poussé la lourde porte, le vigile a été surpris :
« Vous
êtes seule? »
« Oui,
je suis seule, je voudrais boire un verre »
« Oui
enfin, pas un café ?! »
« Non
monsieur, un verre de vin ».
C’est
sûr que je ne rentre pas dans les codes
vestimentaires du lieu. Jean noir, Doc Marteens, pull Monoprix… et ma tête de rockeuse.
La
musique est parfaite, je pourrais fermer les yeux et danser. On m'installe à une table. Le duo père fils à ma droite est parfait. Le père me regarde
du coin de l’œil souvent, assis en face de moi, en diagonal, il se tient droit
et réfléchit quand il parle. Il ne sait quoi penser de moi assise là, sur cette
confortable banquette, mon Mac sur les genoux. Il a une chemise un peu trop
petite, avec ses bras croisés, ses boutons tirent sur les boutonnières ;
il est complètement fermé face à son fils, Benjamin. Il est dans une retenue
folle. J’aime regarder, deviner ;
je le dérange, je l’intrigue, je souris. Je suis décalée, mais tellement décalée.
Cette
semaine, j’ai eu l’impression que tout ce qui gravitait autour de moi faisait
partie du sexe opposé. Tout a commencé avec Bruno, sa cuisine, son accueil, ses
mots. J’aime nos échanges, je le connais peu, un nouvel HOMME que je découvre depuis
moins d’un an. Une personne entière et sincère. Il m’a préparé un diner simple
et délicieux. Il est de cette génération d’HOMMES qui aiment cuisiner et qui
aiment partager si simplement. Assise dans son salon le temps passe si vite, le
vin aide à rigoler, ses petits plats étaient délicieux, nos discutions riches. Nouveau
ricochet de vie, ricochet d’une rencontre à Berlin, lors du mariage d’un ami,
un autre Raphaël. Moment fou de la vie, se croiser, se recroiser, partager.
J’ai
enchainé, avec une soirée chez Edouard. Ah Edouard, cet HOMME est fou. De cette
douce folie qui vous apaise. Il s’est lancé dans un projet émouvant et
audacieux. Tout lui. Sa finesse, son calme et sa créativité s’emmêlent ici. Il m’a
aussi préparé un diner, et servi un verre de vin ou deux, non trois. Parfait,
je vous dis cette génération de cinquantenaire. Etre à ses côtés, être contre lui est simple, doux,
chaud ; il est aussi le fruit d’un ricochet, mon amie Kro l’a
rencontré il y a 20 ans, et nous sommes devenus amis à notre tour… avec le temps.
Assise
au bord de cette étendue d’eau bien calme, un galet ou deux en main, Edouard a
fait à son tour un ricochet pour moi. Léo, le fils d’un couple de ses amis. C’est
un petit garçon vif d’une dizaine d’années, à l’œil pétillant. Un petit HOMME. Il
a commencé l’une de nos soirées drômoise avec nous, dans son pyjama gris, tout doux, sérigraphié
de dizaines de petits robots. Il a grandi Léo, depuis l’an dernier. Il a le
sourire coquin et le regard pinçant. J’aime ces rencontres ; il m’avait
déjà fait de l’œil en 2019, et puis là son charme a terminé d’opérer. Il est
futé et a trouvé ma faille très vite ; j’ai évidemment foncé, sa douce
maman me servant un verre de vin blanc, son papa fumant avec Edouard, me voilà
face à ce petit HOMME sûr de lui et très juste dans ses mots pour moi. Nos échanges ont été riches, il s’est endormi
tard, curieux de tout ce que nous pouvions dire, nous les adultes.
A
peine rentrée à Paris, j’ai posé ma valise, lancé une machine et je me suis
rendue à ce rendez-vous que j’avais déjà annulé 2 fois. Cette fois, j’ai rangé
ma peur et j’ai pris mon courage à deux mains. Cet HOMME avec qui j’ai échangé
de temps en temps depuis quelques semaines, après un match Tinder,
m’intriguait. Il me faisait peur, m’approcher de lui, le rencontrer, tout
semblait me mettre en danger affectif. Vous savez cette peur que ce soit « le
bon » (remarquez je mets des guillemets, car finalement je ne sais pas
vraiment ce que je veux dire). Oui je les entends les TSII TSSII, petits sifflotements,
sortir de vos bouches. J’ai la trouille de tomber amoureuse, voilà c’est dit.
J’ouvre mes portes aux HOMMES… mariés, c’est sans doute plus simple. Mais là,
que vais-je faire s’il me plait, si je lui plais ?
Bam,
la claque, je souris béatement, je suis vivante et on me regarde comme une
femme.
Je
l’ai repoussée cette rencontre. Soyons honnête cet HOMME là, il est charmant.
Nous avons bu, parlé, bu parlé mangé et encore parlé. Quand je vous dis que les
probabilités et moi c’est fou. Et bien voilà, les mathématiques ont encore
frappé. Ce garçon connaît mon ex mari. Ce monde est fou. Il a bossé avec lui, il y a 10 ans, et il se souvient très
bien de lui. Pas vraiment en bien, ce qui n’est pas pour me déplaire. Etrange
sensation.
J’ai
envie d’en savoir plus sur lui. J’ai envie de croire que tout est possible. J’ai
envie de rêver. Et merde je me laisse encore transporter par mon côté
romantique.
Je vois bien que c’est fou et improbable, que finalement à quoi bon rêver. Et puis là je ferme les yeux et je ne pense à rien. Si je revois Mickael, j’essayerai de ne pas trop rêver. quand même.
Je vois bien que c’est fou et improbable, que finalement à quoi bon rêver. Et puis là je ferme les yeux et je ne pense à rien. Si je revois Mickael, j’essayerai de ne pas trop rêver. quand même.
Vendredi
soir, mon bel expert comptable et moi, avons passé une soirée des plus
agréable. C’est vraiment savoureux d’être contre un HOMME qui vous écoute, avec
qui vous rigolez et qui aime votre corps. Point important pour moi après ces
interventions, ce cancer, ces cancers des seins. Je suis quand même toujours un
peu étonnée de plaire finalement. Son épaule tatouée s’accorde à merveille avec
mon bracelet tahitien. Il y a une vraie résonance dans les dessins, les symboles
encrés sur nos peaux. J’aime être avec lui. Il écoute et semble curieux. Malgré
sa situation affective, il m’aide à trouver mon propre chemin affectif.
Ce
soir c’est l’HOMME le plus précieux que je retrouve. Mon fils. J’aimerais tant
qu’il devienne un HOMME ouvert et doux, juste et tendre, attentif et courageux.
Je lui glisse des petits galets dans ses poches tous les jours, je lui apprends
comme je peux, que c’est fou les ricochets. Qu’il faut toujours aller de
l’avant, et qu’un caillou c’est précieux.
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